Retraites: les partenaires sociaux ont jusqu’à la fin mai pour amender la réforme

Publié le 17 janvier 2025


Comme il l’avait annoncé, le 14 janvier 2025 dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre, François Bayrou, a réuni, le 17 janvier 2025, les partenaires sociaux afin de lancer la «remise en chantier» de la réforme des retraites d’avril 2023 qui avait notamment repoussé de 2 ans les bornes d’âge légal de départ en retraite (lire KPS du 17 avril 2023).

En termes de calendrier, la Cour des comptes, saisie par Matignon, prévoit de remettre, le 19 février2025, son diagnostic sur le financement du système.  A partir de son rapport, la délégation permanente composée de partenaires sociaux disposera «jusqu’à la fin mai» pour rechercher, selon les propos de François Bayrou à l’Assemblée nationale «une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite, à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée», à savoir l’équilibre financier du système. Côté patronal, ce conclave rassemble, sous la houlette de Jean-Jacques Marette, ancien directeur général de l’Agirc-Arrco, les organisations représentatives du secteur privé (Medef, CPME, U2P) du secteur agricole (FNSEA) et la Directrice générale de l’administration et de la Fonction publique pour les 3 fonction publiques. Côté syndical, six organisations syndicales siègent autour de la table : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et Unsa.

D’ici le début des travaux, «toutes les organisations pourront présenter les questions et exposer les sujets qui exigent d’être traités et commencer à formuler les pistes et les solutions», a déclaré à l’issue de la réunion François Bayrou qui «fait confiance à la responsabilité du dialogue social pour préparer l’avenir autrement que par l’affrontement politique».

L’un des premiers points de désaccord entre le gouvernement et les partenaires sociaux concerne le périmètre de la mission qui, du point de vue des pouvoirs publics, doit intégrer la fonction publique et les «45Mds€ de contribution d’équilibre versés au régime de la fonction publique d’Etat en particulier.

«Si la délégation trouve un accord équilibré, nous l’adopterons», a promis François Bayrou. Et si la démarche se solde par des «progrès» sur la réforme des retraites sans pour autant aboutir à un «accord général», un texte sera soumis au Parlement, a-t-il ajouté, le 15 janvier au Sénat, en réponse à une interrogation du Parti socialiste. En revanche, si les partenaires sociaux échouent à s’accorder, «c’est la réforme actuelle qui sera appliquée», a également prévenu le Premier ministre en rappelant que cette réforme de 2023 était «vitale pour notre payés et notre modèle social», vu le poids des retraites dans la dette publique.