Le directeur de la Sécurité sociale, Pierre Pribile, est revenu, le 4 juin 2025 à l’Assemblée nationale, sur les perspectives budgétaires très déficitaires de l’Assurance maladie au lendemain de la publication du rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (lire KPS du 4 juin 2025). Ce haut fonctionnaire était auditionné dans le cadre de la commission d’enquête relative à l’organisation du système de santé et aux difficultés d’accès aux soins.
Selon Pierre Pribile, le déficit de la branche maladie qui pourrait atteindre 16Mds€ en 2025, risque de s’aggraver et s’élever à 20Mds€ en 2029, sur la base d’un objectif national de progression des dépenses maladie (ONDAM) en hausse de 2,9% par an. Sachant que sur la période 2019-2025, l’ONDAM a augmenté de 4,8% en moyenne, cette trajectoire est jugée bien optimiste par le comité d’alerte sur l’ONDAM. Surtout, elle nécessite de réaliser «près de 20Mds€ d’efforts par rapport à l’évolution spontanée des dépenses d’assurance maladie», a souligné le directeur de la Sécurité sociale. Et pour ramener la branche à l’équilibre, il conviendrait de réaliser non pas 20Mds€ mais 40Mds€ d’économies, alerte-t-il. Pour y parvenir, Pierre Pribile cite trois leviers : améliorer l’efficience du système de santé, ce qui suppose de s’assurer que les soins sont non seulement pertinents mais aussi payés à leur juste prix ;réinterroger le périmètre des dépenses de santé mutualisées et affecter davantage de recettes à la branche. «Vu l’ampleur de l’effort, nous n’avons pas d’autres choix de combiner ces leviers», a conclu le directeur de la Sécurité sociale.