Les institutions de prévoyance ont réduit leur déficit technique en santé en 2024

Publié le 02 juillet 2025


Le Centre technique des Institutions de prévoyance (CTIP) a présenté, le 1er juillet 2025, les résultats des institutions de prévoyance (IP) pour 2024.

Après avoir redressé les comptes de leurs régimes de prévoyance en 2023 (lire KPS 28 juin 2024), les IP se sont attaquées, en 2024, au redressement de l’ équilibre financier de leurs contrats collectifs de complémentaire santé structurellement déficitaires. Conséquence, le total des cotisations encaissées en santé s’est accru de 4,1% et de 300M€ en un an pour atteindre 7,8Mds€, là où les prestations (6,8Mds€) ne progressaient que de 1,3%. Malgré cet effort bien réel de redressement, le résultat technique des contrats santé des IP reste négatif à 102,2M€ (contre 244,2M€ l’année précédente).



Les remboursements de soins des IP ont été boostés l’an dernier par la hausse des soins dentaires (+7,2%), conséquence directe du transfert de charges en provenance de l’assurance maladie obligatoire et par celle des honoraires médicaux (+6,2%) sous l’effet des revalorisations tarifaires accordées aux médecins, sages-femmes et auxiliaires médicaux en particulier. Les remboursements effectués au titre des paniers 100% Santé en optique, prothèses dentaires et auditives se sont, pour leur part, élevés à 2,2Mds€ (+600M€ en un an) dont 486,4M€ pris en charge au titre du panier sans reste-à-charge (+14,4%) et 1,7Md€ (-0,2%) au titre des paniers libres ou à tarifs maîtrisés. Tous ces paniers représentent désormais le tiers des prestations remboursées par les IP sur ces 3 postes (contre le quart l’an dernier). A noter, en 2024, la percée des paniers sans reste à charge en optique dont le montant a presque triplé, ce qui explique l’essentiel de la hausse observée sur ce poste.



Au total, en 2024, la répartition des postes de dépenses de santé des IP s’établit comme suit :



En prévoyance (incapacité, invalidité, décès), après la forte hausse observée en 2022 et 2023, les cotisations se stabilisent à 7,9Mds€ (+ 0,5% en 2024). Cette légère hausse est principalement portée par celle des garanties décès et rentes (+0,7%) plus que par l’arrêt de travail (+0,4%). Les prestations ont de leur côté diminué de 1,1% du fait de la réduction des rentes d’arrêts de travail servies (4Mds€, -1,8%) alors que les prestations décès (1,8Md€) ont, elles, continué de croître (de 0,3%). Cette priorité accordée aux équilibres techniques permet aux IP dégager pour la 3e année consécutive un excédent technique en prévoyance, lequel s’établit à 494,3M€. Combinée à la hausse des taux qui permet de minorer la charge de provisions appelées, cet excédent permet aux IP d’améliorer le ratio combiné de leurs contrats incapacité/invalidité à 89,7% (contre 92.2% en 2023). Cet équilibre a été néanmoins fragilisé par la baisse au 1er avril 2025, du plafond des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale qui devrait se solder par un surcroît de 300M€ de prestations supplémentaires à verser côté IP, a calculé le CTIP.



Au total, en incluant les 1Md€ de primes encaissées au titre de la retraite supplémentaire, les IP ont collecté 16,7Mds€ de cotisations pour 13,9Mds€ de prestations versées pour 14 millions de salariés et 2 millions d’entreprises couvertes. Tout en garantissant un haut niveau de redistribution en santé de 87%, les IP ont ainsi dégagé 735,1M€ de résultat positif (+111M€ par rapport à 2023), ce qui leur a permis de limiter la baisse de leur niveau de solvabilité à 293% (contre 299% en 2023).

Quant à leurs placements financiers, ils s’élèvent en valeur de marché à 69,8Mds€.