Les complémentaires ont financé 35,6Mds€ de soins et prestations connexes en 2024

Publié le 01 octobre 2025


La Drees a publié, le 30 septembre 2025, son étude annuelle sur l’évolution des dépenses de santé en 2024 qui se traduit par une hausse significative (+6,2%) des prestations remboursées par les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM) dans un contexte de forte augmentation de la consommation de biens médicaux.

En 2024, les prestations de soins et de biens médicaux financées par les OCAM, se sont élevées à 32,5Mds€, en hausse de 6,2% par rapport à 2023 (lire KPS du 22 novembre 2024). S’y ajoutent 3,1Mds€ de prestations connexes (en baisse de 3,1% en un an), non comptabilisées par la Drees, mais bel et bien prises en charge par les OCAM : chambre particulière à l’hôpital, médecines douces, prestations individuelles de prévention.

Cette augmentation des remboursements concerne les grands postes de dépenses à l’exception des audioprothèses. Les remboursements ont ainsi été tirés par les prestations dentaires (+500M€, +8,4%) et les autres soins ambulatoires (+700M€, +8,3%), ces deux postes ayant bénéficié de revalorisations tarifaires. Les frais d’hébergement à l’hôpital (2,2Mds€) se sont de leur côté accrus de 7,9% en un an. Les complémentaires financent ainsi plus des deux tiers de la consommation d’optique médicale (68,2%), soit 5,6Mds€. Les soins et prothèses dentaires sont également principalement financés par les OCAM (48,5%, +4,6 points en un an) à hauteur de 6,4Mds€ en 2024. Il en est de même de l’audioprothèse (1Md€), financée à hauteur de 50,6% par les complémentaires.




En dépit de cet accroissement des remboursements, la part des OCAM dans le financement des dépenses de santé, égale à 12,8% en 2024 (+0,4 point en un an), n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant-crise (13% en 2019).



Cette déformation est liée à la forte augmentation de la consommation de soins et de biens médicaments qui, dans la dernière période, est passée de 208Mds€ en 2019 à 254,8Mds€ en 2024, soit une hausse de plus de 22% (+47Mds€) en 5 ans et de plus de 9Mds€ (+3,7%) depuis 2023. Or, 80% de cette hausse quinquennale a été supportée par l’assurance maladie dont les prises en charge ont bondi de 162,7Mds€ en 2019 à 200,5Mds€ en 2024 (+ 37,8Mds€). En dehors de la hausse des volumes et des coûts, l’une des explications de cette augmentation réside dans la part croissance de financement par l’assurance maladie des tickets modérateurs des personnes éligibles au dispositif des affections de longue durée (ALD). «L’augmentation des dépenses consacrées à ce dispositif (16,1Mds€) explique les deux tiers de la croissance de l’ensemble du financement du reste-à-charge par les administrations publiques depuis 2021», souligne la Drees.

Quant au reste-à-charge des ménages, il s’établit à 20Mds€, en hausse de 0,1 point en un an, sous l’effet du doublement des participations des assurés (franchises et participations forfaitaires), de l’augmentation du taux de RAC sur les soins ambulatoires et les soins hospitaliers. Ce reste-à-charge représente 7,8% du total de la consommation de soins (contre 7,7% en 2023), soit un niveau globalement inférieur à ceux d’avant la pandémie de Covid.

A noter que dans la période, les dépenses de prévention institutionnelle se sont élevées à 8,7Mds€, en hausse de 1% en 2024, après deux années de fortes baisses en 2022 et 2023. Si les opérateurs des fonds nationaux de prévention en représentent la moitié, la contribution des pharmaciens s’accroît du fait de l’extension de leurs compétences vaccinales. Ces derniers contribuent désormais à hauteur de 77% des dépenses d’immunisation et les laboratoires à hauteur de 60% des dépenses de dépistage. De leur côté, les entreprises privées participent à la surveillance médicale de l’état de santé des salariés à hauteur de 2,2 Mds€ en 2024 tandis que les organismes complémentaires cofinancent les vaccins hors Covid, selon la Drees.