L’Assurance maladie-Risques Professionnels a publié, le 18 novembre 2025, son rapport annuel sur les accidents du travail-maladies professionnels (AT-MP) en 2024.
En 2024, la baisse du nombre des accidents du travail, engagée depuis la pandémie de Covid, s’est, en revanche, poursuivie. Avec 549614 sinistres dénombrés en premier règlement, la diminution atteint 1,1% comparé à 2023 (lire KPS du 8 janvier 2025). Au total, depuis 2019, dernière année avant la pandémie, le nombre d’AT reconnus a diminué de plus de 16% et ce en dépit d’un nombre de salariés en activité (20,8 millions) parmi les plus élevés de la décennie. Tous secteurs confondus, l’indice de fréquence des AT s’établit à 26,4 AT pour 1000 salariés (-0,4 point en un an). En revanche, la hiérarchie des risques d’AT est, elle restée identique à celle de l’an dernier : la manutention manuelle est à l’origine de la moitié des accidents, devant les chutes de plain-pied (15%), les chutes de hauteur (plus de 10%) et l’outillage à main (8%).
Cette orientation positive ne doit pas masquer les points noirs en matière de sinistralité du travail. Ainsi, le nombre de décès, tous sinistres confondus, a encore augmenté en 2024 pour s’élever à 1297, soit 10 de plus qu’en 2023. Si le nombre de tués consécutifs à un accident de trajet (318) se réduit, les décès consécutifs à une maladie professionnelle (215) augmentent de près de 10% en un an tandis que la Branche a reconnu 764 décès consécutifs à un AT (+5 par rapport à 2023). Comme les années précédentes, plus de la moitié de ces décès résultent d’un malaise du salarié tandis que 20% de ces accidents mortels interviennent dans l’année qui suit la prise de poste.
S’agissant des maladies professionnelles, le nombre de pathologies reconnues (50598) a, elle aussi, de nouveau augmenté de 6,7% en 2024, sous l’effet, comme les années précédentes, de la progression du nombre de troubles musculosquelettiques (TMS) reconnus (44723 en hausse de 6,6% en un an). Depuis le point bas atteint en 2022 (hors Covid), le nombre de MP a ainsi augmenté de plus de 14%, ce qui constitue le pire résultat depuis dix ans. Les TMS représentent invariablement près de 90% du total des maladies professionnelles reconnues, loin devant les MP liées à l’amiante (4%, mais en hausse de 8,5% par an) ou encore des cancers hors amiante (0,6% du total des MP, mais en hausse de 18,6% en un an). De leur côté, les troubles mentaux et du comportement, avec 1177 cas reconnus d’origine professionnelle, en hausse de 9% en un an, représentent près de 70% du total des dossiers acceptés hors tableaux (2599).
Avec 4,9Mds€ versés au titre des arrêts de travail, les indemnités journalières (IJ) versées, ont poursuivi leur forte augmentation en 2024 (+10,8%), devenant même, pour la première fois, le premier poste de dépenses de la branche (46%) devant les rentes d’incapacité permanente (4,7Mds€, +3,4%). A la différence de 2023 où l’augmentation du montant d’IJ était soutenue par la croissance des salaires due à l’inflation, la hausse est principalement portée en 2024 par la part prépondérante des arrêts longs dont le montant (4Mds€) a doublé en dix ans.





