Face au dérapage des IJ, la Cnam adapte son plan d’actions

Publié le 06 janvier 2023


L’Assurance maladie a publié, le 3 janvier, son état des lieux des remboursements de soins pour le mois de novembre, faisant apparaître une augmentation de 15% en glissement annuel des indemnités journalières versées aux salariés en arrêt maladie.

Si cette forte croissance s’explique pour la plus grande partie par l’impact de la crise sanitaire et en particulier par la première vague du variant omicron du début de l’année, «la dynamique hors crise apparaît également très élevée», reconnaît la caisse qui a initié des travaux pour approfondir les raisons de cette envolée.

Selon un bilan présenté, le 1er décembre 2022 au conseil de la Cnam, la pandémie de Covid a entraîné le versement de 1,1Md€ d’IJ au titre des arrêts maladie dérogatoires en 2020 et 541M€ en 2021.



De façon plus inquiétante, l’année 2022 s’est traduit par des volumes d’IJ systématiquement supérieurs à ceux des années précédentes et en particulier de la période d’avant-crise.



Avec une durée moyenne des arrêts de plus d’un mois supérieure à 250 jours début 2022, la durée de ces arrêts longs n’est ainsi pas revenue à son niveau d’avant-crise où celle-ci s’établissait plutôt en deçà de 250 jours. Une détérioration qui s’explique notamment par la hausse du nombre d’entrées des arrêts compris entre 1 mois et 1 an ainsi que par une augmentation de la part des arrêts allant jusqu’au terme de leur durée maximale de 3 ans.

En termes de secteurs d’activité, outre les activités sanitaires et médico-sociales qui se détachent avec plus de 18 jours indemnisés par salarié en 2019, le secteur du transport et de l’entreposage se distingue avec plus de 14 jours indemnisés en moyenne par salarié, devant l’industrie manufacturière par exemple.

En vue de mieux gérer le risque d’arrêt maladie, la Cnam s’est dotée de nouveaux outils d’accompagnement. Qu’ils exercent en ville ou à l’hôpital, les prescripteurs (et en particulier les généralistes) vont se voir proposer en 2023 de nouveaux outils visant à les orienter dans leurs prescriptions en adaptant les modes de prises en charge aux pathologies (lombalgies, troubles anxio-dépressifs, TMS, Cancer…), avec un effort particulier sur les troubles de la santé mentale.

Mais la Caisse souhaite aussi renforcer ses actions de sensibilisation en direction des entreprises affichant un absentéisme atypique comparé aux entreprises de taille comparable de leur secteur d’activité. En 2022, 420 établissements ayant un taux d’absentéisme deux fois supérieur à celui de leur secteur ont ainsi reçu la visite conjointe de la CPAM et du service prévention de la Carsat, suivi d’un bilan à 6 mois pour évaluer le plan d’action mis en place. L’Assurance maladie s’est fixée pour objectif de réduire de 20% l’écart à la moyenne de ces établissements d’ici 2025.