Le Conseil d’orientation des retraites dégrade ses hypothèses de projection

Publié le 30 novembre 2021


Lors d’un colloque organisé, le 15 novembre, le Conseil d’orientation des retraites, a présenté ses nouvelles hypothèses macro-économiques sur lesquelles vont se fondre ses prochaines projections d’équilibre financier du système de retraite.

C’est un débat technique, mais oh combien important, pour l’avenir du système de retraite. Régulièrement taxé d’être trop optimiste dans l’évaluation des futurs besoins de financement des pensions, le COR a en effet décidé de prendre le sujet à bras le corps en demandant à un panel d’économistes de divers horizons de se prononcer sur les hypothèses macro-économiques à retenir pour bâtir ses scénarios de très long terme. Ceux-ci se fondent en particulier sur un taux de chômage de 7% et surtout sur l’évolution de la rémunération horaire de travail qui détermine le taux de productivité horaire de travail. Or dans un système où les pensions restent indexées sur les prix, plus ce taux de productivité, porté par la croissance des rémunérations, est élevé, plus le niveau de vie relatif des retraités diminue. A contrario, plus la productivité est faible, plus la part de richesse nationale dédiée aux pensions augmente.

Jusqu’à présent, le COR retenait 4 hypothèses d’évolution de la productivité variables de 1% à 1,8%. Sous l’effet du ralentissement historique de la productivité constaté depuis les années 1990, le taux médian, retenu pour bâtir les deux dernières réformes paramétriques de retraite (2010 et 2014), avait déjà progressivement glissé de 1,5 à 1,3%. Au vu des évolutions constatées depuis la crise de 2008, la majorité des économistes du panel préconise de retenir des scénarios de plus faible croissance et notamment de prendre le scénario à 1% comme scénario médian.



Selon le dernier rapport du COR, publié en juin, dans ce scénario à 1%, les besoins de financement des pensions représenteraient 13 points de PIB à l’horizon 2070 contre 11,3% dans le scénario à 1,8%. De quoi donner du grain à moudre aux partisans d’une nouvelle réforme paramétrique des retraites visant à alléger le poids des retraites dans la richesse nationale.