France Stratégie a publié, le 19 avril 2023, une note pour analyser les raisons pour lesquelles 30% des fins de carrière ne relèvent pas d’un passage immédiat de l’emploi vers la retraite.
Selon cette étude, chaque année, sur la période 2003-2018, 171000 départs en fin de carrière sur 587000 comptabilisés parmi les seniors âgés de 50 à 69 ans correspondent à des sorties précoces d’emploi (hors retraite et préretraite), soit environ 30% du total. Cette proportion oscille entre 21% chez les cadres et 46% chez les ouvriers peu qualifiés.
Les sorties pour raison de santé représentent environ 10% de ces départs, les pertes d’emploi 4% et les autres situations d’inactivité environ 15%. Toutefois, l’ampleur de ces sorties précoces varie considérablement selon les métiers : d’un sur 10 dans les métiers les moins concernés à plus de 4 sur 10 dans les plus concernés par ces sorties précoces parmi lesquels figurent les emplois de l’hébergement et de la restauration (employés polyvalents, cuisiniers), le bâtiment (second œuvre et gros œuvre), les services aux particuliers et aux collectivités et la manutention. Des problèmes de santé constituent le premier motif d’exclusion du marché du travail pour les ouvriers de la manutention (dans 31% des cas) alors que dans le cas des employés et des cuisiniers mais aussi des patrons d’hôtels cafés restaurants (HCR), le principal motif de désinsertion tient à d’autres types d’inactivités (dans 30% à 21% des cas). Dans ce dernier cas, il s’agit de seniors ayant renoncé à la recherche d’un emploi ou qui ne sont pas disponibles, par exemple, parce qu’ils ont cédé leur fond de commerce. Tous motifs confondus, le taux de sortie précoce du marché du travail des ouvriers peu qualifiés de la manutention, du bâtiment et de la métallurgie excède les 50% quand celui des patrons et salariés des HCR dépasse les 40%.
