Protection sociale et système de santé: les propositions du mouvement mutualiste

Publié le 14 janvier 2022


La Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) a publié, le 13 janvier, ses propositions en vue de l’élection présidentielle de 2022 avec l’ambition de «contribuer à la création de protections sociales durables», de «réduire les inégalités en santé» et «d’accompagner les transitions démographiques, numériques et environnementales».

Pour lutter contre les inégalités de santé, le mouvement mutualise préconise déjà la mise en place d’une véritable «politique de prévention» transversale à toutes les politiques publiques. Outre un soutien à la parentalité, cette protection du capital santé des Français pourrait, par exemple, être favorisée dans le milieu professionnel par la prescription d’activité physique et sportive adaptée et l’intégration de ces dernières dans le cadre des négociations annuelles obligatoires sur la qualité de vie au travail ou des politiques de responsabilité sociale des entreprises. Pour améliorer la santé mentale mise à mal par la crise sanitaire, le mouvement mutualiste préconise notamment d’investir davantage dans les services de médecine du travail pour améliorer le dépistage.

Pour lutter contre les déserts médicaux, la Mutualité française est partisane d’encourager l’accès à la médecine de premier recours en étendant l’exercice regroupé et pluriprofessionnel des professionnels de santé, en accélérant les délégations de tâche au profit notamment des infirmières en pratique avancée, en garantissant une permanence des soins de ville et en levant les freins au développement de la télémédecine. Améliorer l’accès aux soins passe aussi par «la recherche d’une juste rémunération des professionnels de santé», estime la FNMF tout en facilitant l’accès à des tarifs sans dépassements d’honoraires ou à tarifs maîtrisés pour certaines populations. En parallèle, il conviendrait «d’améliorer la diffusion des outils de tiers payant développés par les complémentaires afin que tous les professionnels de santé soient équipés de la même façon». D’une façon générale, «il faut consolider la complémentarité des interventions des acteurs de la protection sociale en santé et prévoyance pour réduire les inégalités de reste-à-charge», souligne la FNMF.

Afin de faciliter l’accès à la complémentaire santé individuelle, la FNMF réitère aussi sa proposition de crédit d’impôt pour les personnes ne bénéficiant pas d’une participation employeur à la complémentaire santé ou d’exonération fiscale. Il conviendrait aussi de généraliser la prévoyance pour tous les actifs et d’encourager l’épargne retraite mutualiste. En parallèle, il faut développer les dispositifs d’accompagnement des travailleurs en situation d’aidance, estime le mouvement mutualiste.

La FNMF aura l’occasion de débattre de ces orientations avec les différents candidats à l’élection présidentielle, invités à participer, le 1er mars, à son événement Place de la santé. D’ici là, la fédération a, comme en 2017 ouvert un site internet pour animer le débat sur ces thèmes.