Télémédecine: une étude cerne le profil des usagers

Publié le 30 mai 2022


L’association regroupant les entreprises de télémédecine a publié, le 24 mai 2022, une étude sur les pratiques de télémédecine en France. Après avoir culminé à 4,5 millions en avril 2020, le nombre de téléconsultations s’est aujourd’hui stabilisé autour d’un million par mois.

Cette enquête a été réalisée à partir des données collectées auprès de 7 entreprises adhérentes de cette association (Doctolib, Livi, Qare, Teladoc, Medadom, Feeli et Tessan) portant sur 12000 téléconsultations effectuées entre début août et fin novembre 2021. Premier enseignement de l’étude, les téléconsultants sont plus souvent dépourvus de médecin traitant comparé à la population générale : 27,6% contre 11%. D’ailleurs 25% de ces téléconsultants déclarent habiter dans un désert médical contre 17,3% des Français.

Alors que l’engouement pour ce mode de consultation provoqué par les confinements liés à la pandémie de Covid, est bel et bien retombé, les patients qui y recourent toujours sont plutôt jeunes, étant âgés en moyenne de 30 ans contre 48 pour la population générale et c’est une femme dans 64% des cas. Si 73% bénéficient du tiers payant, 8% bénéficient de la complémentaire santé solidaire et 4% n’ont pas de Sécurité sociale.

L’immense majorité des téléconsultations se déroulent avec l’aide de la vidéo (97%), sur rendez-vous (88%), en semaine (91%) et de jour (89%). Seules 19% ont lieu en dehors des heures d’ouverture des cabinets en ville, que ce soit de nuit, durant le week-end ou les jours fériés). Si la consultation elle-même dure en moyenne 10,5 minutes (contre 18 minutes en moyenne en présentiel), ce temps n’inclut pas le temps administratif que le télémédecin y consacre a posteriori. 89% des téléconsultations débouchent enfin sur la rédaction d’une ordonnance (contre 81% de celles en présentiel).

Enfin 89% des téléconsultations concernent un généraliste. Un chiffre qui corrobore la tendance observée par l’assurance maladie : «Si 80% des professionnels de santé recourant à la téléconsultation sont des généralistes, cette pratique ne représente que 3% de leur activité et 2% de celle des spécialistes», confirme dans un entretien publié dans le Figaro du 30 mai, Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Seule exception : les psychiatres qui réalisent jusqu’à 10% de leur activité à distance. «La téléconsultation doit rester une pratique exceptionnelle, son développement devant continuer à se faire en lien avec le territoire», souligne encore la directrice.