10,5 millions de consultations médicales ont été réalisées à distance en 2021 que ce soit avec des médecins libéraux (9,4 millions) ou avec des médecins salariés de centres de santé (600000), selon l’étude publiée, le 7 décembre 2022, par la Drees.
Ce chiffre apparaît certes en retrait par rapport à celui de 2020 (14,1 millions dont 13,5 millions concernaient des médecins libéraux), année marquée par la fermeture des cabinets médicaux durant le premier confinement dû à la pandémie de Covid. Du côté des patients, les femmes (qui représentent près de 62% du total des téléconsultations), les plus jeunes - et notamment ceux âgés de 15 à 44 ans qui en réalisé près de la moitié (45,2%) – et surtout les plus urbains qui y recourent. Ainsi 69,4 des téléconsultations sont organisées à la demande de patients vivant dans les villes-centres ou les banlieues des grands pôles urbains alors qu’ils ne représentent que 57% de la population. A l’opposé, mois de 18% des consultations à distance ont concerné des patients habitants en zone rurale, soit 10 points de moins que leur poids réel dans la population (27,6%).
Du côté des praticiens, ce mode d’exercice tend également à se pérenniser. Si les téléconsultations n’ont représenté, en 2021, que 3,7% de l’activité totale des médecins (contre 5,7% en 2020), plus de 3 médecins sur 4 (77%) indiquent ainsi en avoir déjà effectué début 2022 (contre moins de 5% avant la pandémie de Covid). Les jeunes généralistes, les médecins femmes et les professionnels exerçant dans les zones urbaines y recourent plus fréquemment que la moyenne. Ainsi, la téléconsultation représente 4,5% de l’activité des médecins femmes, 4,8% des praticiens âgés de moins de 40 ans et 7,8% de l’activité des médecins généralistes libéraux exerçant en Ile-de-France (et même 12% pour ceux exerçant à Paris). D’une façon générale, 72,6% des téléconsultations se déroulent avec des praticiens exerçant dans la même commune que son patient ou dans un rayon de moins de 10km.
Autre enseignement, 69,1% des téléconsultation ont été organisées avec le médecin traitant du patient et ce, quel que soit son territoire de résidence. Pour autant, 46% des praticiens y recourant «se déclarent peu ou pas du tout satisfaits», contre 16% qui s’estiment « très ou tout à fait satisfaits» et 38% qui le sont moyennement. Malgré cet avis sévère, un médecin sur deux en ayant déjà réalisé envisage certainement (22 %) ou probablement (27 %) de continuer à en faire après l’épidémie de Covid-19. Et 37% pensent que la téléconsultation peut constituer une solution pour les patients vivant en zones à faible densité médicale.