Maladies cardio-vasculaires: un dépistage systématique et précoce est nécessaire, selon l’Institut Choiseul

Publié le 14 décembre 2022


L’institut Choiseul a publié, le 13 décembre 2022, une note sur la meilleure façon de prévenir les maladies cardiovasculaires qui constituent la deuxième cause de mortalité en France et la première chez les femmes avec près de 140000 décès recensés en 2016.

15 millions de personnes sont d’ores et déjà prises en charge pour une maladie ou un risque cardio-vasculaire ou de diabète) pour un coût total, évalué en 2022, à 17,8Mds€, selon le dernier rapport Charges et produits de la Caisse nationale d’assurance maladie. Ces maladies résultent pour partie de facteurs de risques inévitables (sexe, antécédents familiaux, âge), mais aussi de facteurs de risques évitables, tels que les mauvaises habitudes alimentaires, l’alcool, le tabac et le manque d’activité physique. Ces maladies représentent aussi un facteur majeur d’inégalités sociales dans la mesure où elles frappent prioritairement les plus défavorisés ayant un accès plus difficile aux soins.

Pour l’heure, la prise en charge de ces maladies s’effectue encore principalement par une approche curative, lourde en moyens humains, techniques et financiers et par des actions de prévention ciblant prioritairement les facteurs de risques évitables. Mais «dans un contexte de vieillissement structurel de la population, il est urgent de compléter les schémas de prévention par un dépistage et un traitement précoce de ces maladies», estime Paul Gadel, directeur des opérations de ce think tank indépendant et auteur de cette étude. Cette approche repose sur plusieurs axes :

  • Une stratégie de prévention «multi-canaux» pour organiser un continuum d’actions de prévention tout au long de la vie, via une sensibilisation conjuguée des patients (de la petite enfance au grand âge) et des professionnels de santé ;
  • Une approche à la fois universelle et différenciée selon les risques encourues par les différents segments de populations ;
  • Un dépistage systématique et précoce à un âge clé pour améliorer les chances de vie de tous face à ces «maladies silencieuses», lequel pourrait, par exemple, prendre la forme d’une consultation cardiologique systématique tous les 5 ans à partir de 50 ans ou à l’occasion des visites médicales obligatoires en entreprise à l’approche de l’âge de la retraite ;
  • Une priorité accordée aux maladies cardiovasculaires dans les stratégies de santé en France et en Europe, via un engagement politique et budgétaire sur au moins 5 ans, mobilisant différentes poches de financement : Education nationale pour la petite enfance, Ministère de la Santé pour les personnes à risques, les caisses de retraite (pour le Grand Age), les complémentaires santé ou encore les collectivités territoriales.