La syndicalisation en baisse sensible en 2019

Publié le 03 février 2023


La Dares a publié, le 1er février 2023, une étude actant un nouveau repli de la syndicalisation en France entre 2013 et 2019. Ce recul rompt avec la stabilité observée depuis les années 1990.

En 2019, 10,3 salariés ont déclaré adhérer à une organisation syndicale, soit 0,9 point de moins qu’en 2013. Si avec 18,4% d’adhérents déclarés en 2019 contre 19,8% en 2013, la baisse apparaît plus marquée dans la fonction publique, secteur traditionnellement davantage syndiqué, elle est aussi perceptible dans le secteur privé, lequel ne totalise plus que 7,8% de salariés syndiqués contre 8,7% en 2013. Ce recul affecte aussi les sympathisants déclarés qui ne représentent plus que 2,8% des salariés (contre 3,7% en 2013) et 6,1% des fonctionnaires (contre 7,2%).

Le taux de syndicalisation enregistre aussi des évolutions plus ou moins marquées selon les branches professionnelles. Le transport qui en 2013 constituait le secteur le plus syndiqué de France n’est plus que le second en 2019 (avec un taux de 16,5% en repli de 1,5 point en 6 ans), derrière celui des activités financières & de l’assurance (16,9%). «La concurrence accrue qui a concerné de grandes entreprises publiques, en proie à des filialisations et une privatisation importante de leurs activités» a contribué à fragiliser la place des organisations syndicales dans le transport, estime la Dares. «La part des emplois à durée limitée, qui y a augmenté de près de 5 points en 6 ans, ne favorise pas non plus l’implantation d’organisations représentatives de salariés», ajoutent les auteurs de l’étude.



Si la syndicalisation demeure faible dans les secteurs du commerce (4,3%) et des hôtels, cafés, restaurants (HCR), du fait notamment des volumes importants de salariés travaillant dans des petites entreprises et de la part des contrats à durée limitée (23% dans les HCR), la Dares observe néanmoins une hausse sensible (+1,8 point) de l’influence syndicale dans les HCR. Une augmentation qui, selon la Dares, «peut s’expliquer par l’évolution de la structure de la main d’œuvre»: la part des salariés âgés de 40 ans et plus, davantage syndiqués que la moyenne, s’est ainsi accrue de près de 10 points en 6 ans pour représenter 45,2% des salariés des HCR en 2019, constate ainsi la Dares.

Dans la fonction publique, c’est encore dans la fonction publique de l’Etat (23,1%) que l’influence syndicale est la plus élevée et en particulier dans le secteur de la sécurité et de la défense (36,5%) où elle progresse de 4,3 points en 6 ans. .

Le taux de syndicalisation diminue aussi plus fortement chez les hommes (11% contre 12,2%) que chez les femmes (9,5% contre 10,3%), du fait d’un recul marqué enregistré dans la fonction publique. Enfin, l’érosion concerne toutes les classes d’âge, avec un repli plus sensible dans le secteur privé chez les 40-49 ans (-1,3 point) et les moins de 30 ans (-1,2 point).

Autre signe inquiétant pointé par la Dares, la part des salariés ayant participé aux élections professionnelles chute de près de 43% en moyenne sur le cycle 2013-2016 à 38% sur le cycle 2017-2020. En 2019, 59 % salariés syndiqués se considèrent comme de simples adhérents et déclarent n’avoir jamais ou rarement participé aux activités de leur syndicat au cours des 12 derniers mois, une proportion en hausse de 8 points par rapport à 2013. 31% des adhérents à un syndicat détiennent un mandat dans le secteur privé contre seulement 25% dans la fonction publique.