Activité partielle: la Dares pointe les impacts négatifs sur la santé des salariés

Publié le 07 avril 2023


Dans une étude publiée le 4 avril 2023, la DARES a analysé les conséquences sur la santé des salariés de l’activité partielle. Ce dispositif a en effet été fortement mobilisé pendant la pandémie de Covid-19 pour éviter les suppressions d’emploi .

La crise sanitaire a affecté la santé de l’ensemble de la population en emploi. Mais cette dégradation est plus prononcée pour les personnes placées en activité partielle et celles qui ont subi une perte d’emploi : elles sont respectivement 41% et 40% à déclarer une altération de leur santé, contre 30 % des personnes qui ont continué à travailler, et 32 % de celles qui ont quitté leur emploi volontairement. «Ces écarts ne sont pas expliqués par les profils socio-démographiques des personnes», précise par ailleurs l’étude. Dans le détail, les personnes placées en activité partielle, comme les personnes ayant subi une perte d’emploi, souffrent plus que les autres de symptômes dépressifs et de troubles du sommeil. Elles déclarent également plus souvent avoir augmenté leur consommation de médicaments en lien avec des problèmes d’anxiété, de sommeil ou de dépression. Et cette situation ne s’explique pas uniquement par la perte de revenu liée à l’activité partielle, relève la DARES : «Même à évolution de la situation financière similaire, [les personnes en activité partielle ou ayant subi une perte d’emploi] connaissent une dégradation de la santé mentale par rapport aux personnes restées en emploi, hors activité partielle».

Du point de vue de la DARES, cette dégradation de l’état de santé, physique et mental peut s’expliquer par «l’insécurité socio-économique ainsi que par la perte d’identité professionnelle et d’estime de soi». Si «d’un côté, le maintien d’une relation d’emploi a pu limiter le sentiment d’insécurité et de perte d’identité professionnelle ; de l’autre, le contexte d’incertitude lié à l’activité partielle a pu favoriser la crainte de perdre son emploi ou de vivre des changements non maîtrisés de ses conditions de travail, craintes classiquement associées à un état de santé altéré », indique l’étude.