Maladies liées au travail: les TMS et les souffrances psychologiques en forte hausse

Publié le 18 avril 2023


Santé publique France a publié, le 18 avril 2023, une étude sur l’évolution des maladies à caractère professionnel (MCP) sur la période courant de 2012 à 2018. Ce réseau de surveillance auquel ont participé 1375 médecins du travail permet d’appréhender la prévalence des maladies liées au travail mais non reconnues comme telles par les régimes de Sécurité sociale. L’étude permet ainsi d’appréhender les situations à risques par secteur d’activité et d’aider ainsi à la priorisation des actions de prévention. En 2018, plus de 40000 salariés ont ainsi participé à ce programme de surveillance.

De manière globale, le nombre de signalement de MCP est en forte augmentation, en hausse de 40% chez les hommes et de 50% chez les femmes entre 2016 et 2018, relève l’étude. Les 2 principales maladies liées au travail concernent les troubles musculosquelettiques (TMS) dont la prévalence s’accroît en particulier depuis 2015 et les souffrances psychiques (dépressions) en hausse continue entre 2007 et 2018. Les plus forts taux de signalement de MCP s’observent parmi les salariés âgés de plus de 45 ans. Les femmes étaient plus concernées que les hommes par les TMS (avec un taux de prévalence de 2,8 à 4,4 % selon l’année) ainsi que par les problèmes de souffrance psychique (3,5 à 6,2 % selon l’année). La souffrance psychique est particulièrement observée chez les femmes de 35 à 44 ans et chez les hommes de 45 à 54 ans.

S’agissant des TMS, 80% d’entre eux sont liés à des facteurs biomécaniques (mouvements répétitifs, postures et port de charges lourdes) qui concernent davantage les ouvriers que les cadres. Environ 75 % des TMS signalés correspondant à un tableau de reconnaissance des maladies professionnelles, n’ont pas fait l’objet d’aucune déclaration «par méconnaissance du dispositif et faute d’un bilan diagnostic suffisant». A l’inverse, les souffrances psychologiques pour lesquelles n’existe aucun tableau de reconnaissance, semblent davantage l’apanage des cadres que des ouvriers.