Les 3 familles d’assureurs complémentaires santé (France Assureurs, La Mutualité française et le Centre technique des institutions de prévoyance) alertent, dans un communiqué publié le 16 octobre, sur «la hausse des coûts liés à notre système de santé et son impact inévitable sur les cotisations de tous les salariés».
Sur le premier semestre 2023, les prestations versées par les organismes complémentaires santé ont augmenté de plus de 4 % et les remboursements par les complémentaires vont s’accélérer en 2024, en raison :
- de l’entrée en vigueur de mesures déjà actées comme le transfert de charges des dépenses dentaires vers les complémentaires santé ou encore des revalorisations tarifaires des professionnels médicaux et paramédicaux ;
- des décisions ou accords à venir, notamment dans le cadre de la renégociation de la convention médicale et des tarifs nationaux journaliers de prestation à l’hôpital pour faire face aux besoins de financement de notre système de santé ;
- de la croissance régulière des dépenses de santé et notamment de celles prises en charge par les complémentaires santé ;
- du maintien à un niveau élevé des dépenses liées au 100% santé notamment en dentaire.
Au total, les organismes complémentaires vont d’ores et déjà devoir assumer au moins 1,5Md€ de dépenses supplémentaires pour maintenir et renforcer l’accès aux soins des Français.
Après plusieurs années de modération tarifaire et de résultats techniques tout juste à l’équilibre, comme en attestent les derniers rapports de la DREES (lire KPS du ), « les nouvelles dépenses appellent mécaniquement des ajustements des cotisations », préviennent les 3 familles.
«Conscientes de leur rôle majeur dans l’accès aux soins» mais «ne pouvant générer de déficit», les complémentaires décideront «en responsabilité» et «avec discernement» des évolutions tarifaires, des contrats d’assurance avec le souci de préserver «le juste équilibre des contrats d’assurance» et d’éviter tout risque de renoncement aux soins», souligne le communiqué.
Dans ce contexte, les 3 institutions «s’étonnent du manque de transparence et de visibilité sur les mesures d’économies envisagées dans le PLFSS pour 2024» et «regrettent vivement de ne pas être associées et reconnues comme un partenaire essentiel du plan de lutte contre la fraude sociale menée par les pouvoirs publics». Elles souhaitent également engager un dialogue de fond avec le ministère chargé de la Santé et de la Prévention à propos de la maitrise des dépenses de santé et de la gestion du risque, en particulier au sujet de la pertinence des soins.