Complémentaire santé: les contrats mutualistes en hausse de 8,1% en moyenne en 2024

Publié le 19 décembre 2023


La Mutualité française a publié, le 19 décembre 20203, son enquête portant sur l’augmentation en 2024 des tarifs des contrats individuels et collectifs de complémentaire santé de 38 mutuelles représentant 18,7 millions de personnes.

Selon cette enquête, les cotisations des contrats collectifs mutualistes obligatoires augmenteront en moyenne de 9,9% tandis que les primes des contrats individuels s’élèveront, en parallèle, de 8,1%. Pour justifier cette hausse, la FNMF met d’abord en avant l’accroissement des prestations versées qui, selon l’enquête, se sont accrues de 6% sur les 8 premiers mois de l’année 2023 comparé à la même période de l’année précédente. La Fédération rappelle également les nouvelles dépenses mises à la charge des complémentaires, telles que «la nécessaire augmentation des rémunérations des professionnels de santé» (lire KPS du 2 novembre 2023) ou encore le transfert de dépenses de soins dentaires (lire KPS du 16 octobre 2023). «Pour absorber ces dépenses et assurer leur équilibre financier, les mutuelles sont obligées d’augmenter leurs cotisations. Nous n’avons pas le choix pour continuer à couvrir les dépenses de santé de nos adhérents en garantissant un reste-à-charge le plus faible d’Europe», plaide Eric Chenut, président de la FNMF. Les trois familles d’assureurs complémentaires (CTIP, FNMF et France Assureurs) avaient d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme à cet égard dès la mi-octobre (lire KPS du 17 octobre 2023).

En parallèle, les frais de gestion représentent 19% des cotisations encaissées. Ceux-ci «financent des services tels que des accueils physiques sur tout le territoire et plateformes téléphoniques pour assurer une relation au plus proche avec les assurés, des dépenses de prévention et d’action sociale, des plateformes de téléconsultation, les systèmes d'information pour le tiers payant qui évite l’avance de frais quand on se fait soigner, des réseaux conventionnés pour réduire les coûts de certains soins ou équipements», souligne la FNMF.

Quant aux taxes, «elles représentent 2 mois de cotisations pour les adhérents», rappelle la FNMF qui au passage indique qu’ «à partir de 2024, le produit de la taxe de solidarité additionnelle (13,27%) sera intégralement affectée au financement de la Sécurité sociale».

La publication de cette enquête intervient, moins d’une semaine après la tenue, le 15 décembre 2023, du Comité de dialogue avec les organismes complémentaires (CDOC). Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, en avait profité pour rappeler que «les augmentations annoncées par certains organismes pouvant aller jusqu’à 12% sont inacceptables» en rejetant « toute responsabilité de la part de l’Etat ou de l’Assurance maladie» dans ces hausses.