La Direction de la Sécurité sociale (DSS) a publié, le 20 mars 2024, une première évaluation du déficit en 2023 des régimes de base de Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse, moins favorable qu’escompté (lire KPS du 28 septembre 2023).
En 2023, les différentes branches de la Sécurité sociale (FSV compris) ont accusé, en 2023 un déficit de 10,8Mds€, alourdi de 2,1Mds€ par rapport à celui estimé dans la LFSS pour 2024. Certes, comparé à celui de 2022 (19,7Mds€), ce déséquilibre a été réduit de près de moitié du fait de la résorption des dépenses exceptionnelles liées au Covid (ramenées en un an de 11,7 à 1,1Md€).
En revanche, les recettes nettes, moindres qu’attendues avec un écart de plus de 2Mds€ par rapport aux prévisions, n’ont pas suivi la hausse des prestations sociales tirées par l’inflation (+4,8% en 2023) et la hausse des remboursements de soins. La masse salariale du secteur privé (+4,5%) a été moins dynamique que prévue, privant la Sécurité sociale de 1,1Md€ tandis que les recettes fiscales affectées (TVA, taxe sur les salaires et forfait social) ont été amputées de 1,5Md€ du fait d’une croissance économique moindre qu’anticipée.
Affichant un déficit de 11,1Mds€, l’assurance maladie a été la plus pénalisée avec un écart de 1,6Md€ par rapport aux prévisions. Ses moindres recettes se sont en effet combinées à des dépenses de l’Ondam (247,8Mds€) plus importantes que prévu (+200M€). «L’effort de maîtrise des dépenses de l’ONDAM devra être poursuivi en 2024», prévientla DSS.
Par rapport aux prévisions de la LFSS, la branche vieillesse (FSV compris) dont le déficit 2023 atteint 1,5Md€ a également été pénalisée de 400M€ tandis que la branche AT-MP voit ses excédents (1,4Md€) fondre de 500M€.
Seule la branche Autonomie tire son épingle du jeu en affichant un déficit (600M€) inférieur de 500M€ aux prévisions.