Le Conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a adopté, le 18 juillet 2024, son rapport charges et produits pour 2025 intégrant 1,56Md€ d’économies à réaliser l’an prochain.
70% de ces économies (1,06Md€) proviendraient d’une meilleure pertinence et efficience des actes, à commencer par celle liée au bon usage du médicament et à la montée en charge des médicaments biosimilaires qui pourrait dégager à elle seule, selon la CNAM, 425M€ d’économies. A l’instar de l’an dernier (lire KPS du 6 juillet 2023), l’Assurance maladie estime aussi pouvoir réaliser 205M€ d’économies sur le versement des indemnités journalières (IJ) en cas d’arrêt de travail via l’accompagnement des médecins prescripteurs (mise à disposition d’outils permettant de mieux évaluer les cas complexes, poursuite des travaux sur les référentiels de durée d’arrêt recommandée par pathologie).
Grâce à la mise en œuvre des 15 programmes d’actions d’efficience prévus par la convention médicale du 4 juin 2024 et à diverses actions visant à réduire le volume de prescriptions d’imagerie médicale ou de certains actes chirurgicaux pourrait, de son côté, dégager 150M€ d’économies, estime la CNAM. Laquelle préconise aussi de réduire de 110M€ les dépenses de transport sanitaire via notamment le déploiement de plateforme de commande de transport centralisé à l’hôpital et l’incitation à l’utilisation du véhicule personnel ou les transports collectifs. Enfin, la CNAM préconise de poursuivre le plan de maîtrise des dépenses de biologie médicale (-100M€).
Les contrôles et la lutte contre la fraude et les abus pourraient, de leur côté, dégager 420M€ d’économies, grâce notamment à des contrôles accrus sur les professionnels de santé libéraux (-75M€), les transporteurs et les faux arrêts de travail (-50M€ sur chaque poste) ainsi que sur les établissements de santé et médicaux-sociaux (-40M€). A partir du mois d’août 2024, la CNAM privilégiera la télétransmission des arrêts de travail et diffusera ainsi de nouveaux formulaires d’arrêt de travail hautement sécurisés qui deviendront obligatoires à partir de juin 2025. De nouvelles actions de contrôle seront initiées en 2025 sur les activités de radiologie et d’orthodontie.
Enfin, l’amélioration des parcours de soins en vue, notamment, de réduire de 30% en 4 ans, les hospitalisations potentiellement évitables, pourrait diminuer leur coût de 60M€ par an d’ici 2028.