Dans son rapport charges et produits pour 2025, adopté le 18 juillet 2024, l’Assurance maladie a dressé le bilan de sa feuille de route pluriannuelle de contrôle des arrêts de travail mis en place en 2023 (lire KPS du 6 janvier 2023).
L’assurance maladie a multiplié les actions de prévention et d’accompagnement dans 336 entreprises de plus de 150 salariés présentant un fort niveau d’absentéisme. Ce qui, selon la CNAM, a permis de dégager une économie de 35M€. Cet accompagnement a conduit «dans la majorité des cas à la mise en place de plans d’action et de prévention par les entreprises». En parallèle, près de 1100 plans d’action ont été déployés dans le cadre du dispositif TMS Pros.
Le principal volet de cette feuille de route concernait l’accompagnement des médecins prescripteurs d’arrêts de travail. Premier enseignement, plus de 3000 nouveaux médecins inscrits ont pu suivre le Mooc consacré aux arrêts de travail intitulé « prévenir, prescrire et accompagner la reprise». En parallèle, plus de 3500 généralistes ont bénéficié d’un échange avec des médecins-conseils des caisses primaires pour évoquer des situations complexes de patients en arrêt. Une expérimentation que le rapport charges et produits 2025 se propose de généraliser en 2025. Un dispositif particulier d’accompagnement et de formation a également été déployé par la CNAM en direction de quelque 16000 médecins concernant le lien entre arrêt de travail et santé mentale.
En sus de la mise sous objectifs de 416 médecins «aux pratiques atypiques» et des 201 mises sous accord préalable, des contrôles « plus fréquents et plus ciblés» ont permis d’économiser «au moins 38M€» d’indemnités journalières, estime la CNAM qui avait notamment dans le viseur les arrêts consécutifs à un accident de travail (AT) ou une maladie professionnelle (MP), dont les prestations correspondantes n’est soumis à aucune limite de durée de versement, contrairement aux IJ versées en cas d’arrêts ordinaires limitées à 3 ans. Or, les opérations de contrôle diligentées sur les arrêts longs ont conduit à la fin des versements « dans environ la moitié des cas ». Tous les arrêts de plus de 3 ans vont faire l’objet de ce contrôle renforcé sur la base de requêtes semestrielles, souligne la CNAM.