Près de 1,2 million de retraités vont bénéficier, au 1er septembre 2024, d’une augmentation de leur pension dans le cadre de la mise en œuvre de la revalorisation du minimum contributif (MICO) actée dans la réforme des retraites d’avril 2023 (lire KPS du 12 septembre 2023).
Cette réforme vise à accorder une pension (tous régimes de base et complémentaire confondus) au moins équivalente à 85% du SMIC à tous les salariés ayant validé une carrière complète rémunérée au SMIC. Ce qui représente un montant minimal de MICO tournant autour de 1200€, sans pouvoir dépasser 1352,23€ par mois, selon la CNAV. Autre volet de la réforme, le MICO sera dorénavant indexé annuellement au 1er janvier, sur l’évolution du SMIC et non plus sur l’inflation de façon à maintenir un écart avec l’évolution du minimum vieillesse (ASPA).
La réforme est ainsi entrée en vigueur pour tous les salariés ayant liquidé leur pension à compter du 1er septembre 2023. Ce qui, selon l’étude de la DREES publiée en février, devrait permettre à 185000 nouveaux retraités de bénéficier de cette revalorisation en 2024 pour un gain moyen de 30€ per mois en moyenne (lire KPS du 29 février 2024). En octobre 2023, 600000 retraités «en stock» du régime général en avaient à leur tour profité. A compter du 1er septembre 2024, c’est au tour de la 2e vague de retraités en stock d’en bénéficier à leur tour avec effet rétroactif au 1er septembre 2023. 850000 salariés, commerçants et artisans et 250000 ex-salariés agricoles seraient cette fois concernés pour une hausse moyenne du montant de leur pension CNAV égal à 51€, a précisé Renaud Villard, directeur général de la CNAV dans une interview au Parisien du 4 septembre 2024. Ces bénéficiaires vont également percevoir autour de 600€ au titre du rattrapage sur 12 mois.
La question du financement de cette revalorisation du MICO pour les retraités n’est toutefois pas encore réglée. Le groupe de travail mis en place à l’automne 2023 par les partenaires sociaux pour définir «des mesures concrètes et rapides de cofinancement des minima de pension et d’autres dispositifs de solidarité», conformément aux souhaits du gouvernement, n’a en effet pas encore rendu ses conclusions. A défaut, le gouvernement se proposait de ponctionner une partie des excédents générés par la réforme au bénéfice de l’Agirc-Arrco (lire KPS du 29 novembre 2023).