Les pharmaciens chargés de vérifier la pertinence de la prescription de médicaments antidiabètiques

Publié le 31 janvier 2025


La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2024 instaure, à partir du 1er février 2025, un nouveau dispositif d’accompagnement à la prescription à la charge du pharmacien. Cette disposition avait été précisée dans un décret publié au Journal officiel du 31octobre 2024.

Cette nouvelle tâche contraint le pharmacien à vérifier en plus de l’ordonnance, un nouveau justificatif précisant les circonstances et les indications de la prescription de certains médicaments antidiabétiques. Etabli par le médecin prescripteur, le justificatif est remis au patient qui devra obligatoirement le présenter au pharmacien pour se voir délivrer les médicaments concernés. Ce dispositif d’accompagnement vise à éviter l’usage inapproprié, en tant que coupe-faim par exemple, de ces produits de santé par des patients non-diabétiques. L’enjeu financier est de taille pour l’assurance maladie qui a remboursé 590M€ en 2023 au titre de ces médicaments, un montant en hausse près de 18% en un an.

« La bonne présentation du justificatif en version papier ou sur l’espace santé du patient pourra faire l’objet de contrôles de l’Assurance maladie d’ici 3 mois», a prévenu, le 30 janvier 2025, Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, lors d’une présentation du dispositif. En l’absence d’un tel justificatif, ou si le justificatif atteste d’une prescription en dehors de l’autorisation de mise sur le marché, le médicament ne pourra pas être admis au remboursement. Et afin que le pharmacien puisse tracer la bonne vérification du justificatif, un code spécifique a été créé : sous le nom de «Code traceur Prescription Renforcée Remboursable (PRR)».

De leur côté, les organisations professionnelles de pharmaciens (FSPF et USPO) s’inquiètent de la charge administrative engendrée par cette vérification supplémentaire.