Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), Thomas Fatome, était auditionné, le 12 mars 2025 par la Commission des Affaires Sociales du Sénat, dans le cadre de la mission sur l’organisation de la prévention dans le domaine de la santé, diligentée par les sénatrices Marie-Do Aeschlimann, Marion Canalès et Nadia Sollogoub.
Lors de cette audition, Thomas Fatome s’est dit « tout à fait déterminé à voir comment renforcer la coordination avec les assurances maladie complémentaires (AMC) et les entreprises sur le thème de la prévention en santé. «On ne part pas de zéro», a-t-il rappelé en citant l’exemple du programme Génération sans carie qui entrera en vigueur au 1er avril (lire KPS du 28 février 2025).
Interpelé par les sénateurs sur la coordination entre l’assurance maladie obligatoire (AMO) et les complémentaires, le DG de la CNAM a suggéré de «reproduire en matière de prévention» celle mise en place dans le cadre du 100% Santé en matière de soins dentaires et d’audioprothèses. On pourrait «essayer d’aller vers un 100% prévention» cofinancé par l’AMO et l’AMC, a-t-il avancé en appelant à «construire avec les complémentaires des programme de prévention pour lesquels nous ferions une coalition de financeurs».
Thomas Fatome s’est également déclaré « tout à fait favorable» à institutionnaliser davantage le dialogue avec les complémentaires sur la prévention en instituant une «instance de coordination qui intègrerait les organismes complémentaires». D’ici là, le DG de la CNAM se déclare prêt à nouer des «partenariats» avec les complémentaires et les entreprises afin de faire en sorte que «le collectif qu’est l’entreprise puisse être un lieu à partir duquel déployer davantage de bilans de prévention et de messages de prévention» sur des enjeux comme ceux du tabac, de l’alimentation et d’autres facteurs de risques. Si la réglementation en matière de données de santé interdit de transmettre aux AMC des données détaillées susceptibles d’être traçantes pour identifier les patients souffrant d’affections de longue durée ou de certaines pathologies, «ces limites ne doivent pas être interprétées comme un prétexte de la part de l’Assurance maladie pour ne pas faire», a souligné Thomas Fatome ajoutant: «Dans le cadre collectif, les complémentaires peuvent d’ores et déjà «proposer des services, des informations et des séances, des bilans de prévention sans avoir besoin d’accéder à des données de santé individuelles».
Pour mémoire, la prévention fait, pour la première fois, partie des six objectifs stratégiques inscrits dans la convention d’objectifs et de gestion (2023-2027) signée par la CNAM en juillet 2023.