L’Agirc-Arrco a publié, le 27 mars 2025, ses résultats pour 2024 faisant ressortir un résultat positif de 4,6Mds€ combinant un excédent technique de 1,6Md€ et 3Mds€ de produits financiers.
Après avoir engrangé en 2023 un excédent technique de 4,3Mds€ (lire KPS du 2 avril 2024), l’Agirc-Arrco a été victime, en 2024, du contexte économique ralenti. Conséquence, conformément aux prévisions, les ressources du régime (101,4Mds€) ont progressé deux fois moins vite que ses charges (99,8Mds€). Les salaires ont en effet augmenté moins rapidement en 2024 (+3% versus +4,6% l’an dernier) tandis que le rythme de créations d’emploi s’est également ralenti (+86000 versus +225000).
L’accélération des dépenses découle de la décision des partenaires sociaux de revaloriser de 4,9% au 1er novembre 2023, les pensions de retraite afin de préserver le pouvoir d’achat des retraités face à l’envolée de l’inflation. En outre, l’impact de la réforme des retraites est encore peu visible (à peine une centaine de millions d’euros, selon le directeur général de l’Agirc-Arrco, François Xavier Selleret): l’économie résultant du recul des départs a en effet été en partie compensée par le surcoût engendré par les nouveaux droits accordés au cumul emploi retraite et par la suppression du malus introduit en 2019.
En outre, les prestations de solidarité (sans contrepartie de cotisations directes) ont représenté en 2024 27,6Mds€, soit près de 30% de l’ensemble des charges du régime. Ces prestations couvrent notamment les périodes d’inactivité (chômage, activité partielle, maladie) ou encore les pensions de réversion et les majorations familiales.
Les réserves du régime qui s’élèvent fin 2024 à 85,6Mds€ (contre 78.5Mds€ fin 2023) ont toutefois permis de dégager 3Mds€ de produits financiers (contre 1,7Md€ en 2023). Ces réserves, qui représentent que 2% des 3500Mds€ de droits à servir, permettront d’amortir la bosse démographique et les aléas économiques, a souligné Didier Weckner, président (Medef) du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco.