PLFSS pour 2026: Sébastien Lecornu esquisse son cadrage

Publié le 29 septembre 2025


Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a esquissé les grandes lignes du projet de budget pour 2026 qu’il escompte proposer au Parlement dans un entretien publié dans Le Parisien du 26 septembre 2025.

Première indication, le Premier ministre souhaite conserver quasiment à l’identique la trajectoire de redressement des comptes publics de son prédécesseur, François Bayrou (lire KPS du 24 juillet 2025). Ce qui nécessiterait, selon lui, d’une part, de maintenir à 5,4% du PIB l’objectif de déficit public pour cette année et d’autre part de revenir en dessous des 3% de déficit en 2029 au motif que c’est «le seuil qui permet de faire baisser la dette et de ne pas payer toujours plus d’intérêt». Le seul ajustement concédé par rapport à la copie de son prédécesseur concernerait l’objectif de déficit pour l’an prochain, lequel devrait se situer «autour de 4,7%» du PIB, là où François Bayrou espérait le limiter à 4,6%. Mais cet écart de 0,1 point de PIB est comparable au manque-à-gagner de recettes, lié à l’abandon de la réforme visant à supprimer 2 jours fériés (4,2Mds€) (lire KPS du 15 septembre 2025).

L’autre indication concerne les dépenses de santé qui, selon Sébastien Lecornu, devraient augmenter de 5Mds€ l’an prochain. Sachant qu’à politique inchangée, les dépenses de santé pourraient s’accroître spontanément de 10Mds€, selon le contenu d’une note confidentielle de Bercy révélée dans Les Echos du 8 septembre, l’objectif d’économies (5Mds€) sous-tendu par cette annonce de Sébastien Lecornu, est également comparable à celui proposé par François Bayrou (5,5Mds€). Quant au projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales, il souhaite qu’il «soit présenté en même temps que les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale» (lire KPS du 3 septembre 2025).

Tout en rejetant la piste d’une abrogation ou d’une suspension de la réforme des retraites de 2023, le Premier ministre indique que « les situations des femmes et des personnes faisant un métier pénible seront traitées». Au total, les dépenses de retraite devraient ainsi augmenter de 6Mds€ en 2026. Si cela revient à renoncer à l’année blanche préconisée par son prédécesseur, la hausse annoncée apparaît toutefois inférieure à la croissance spontanée des dépenses de pension plutôt évaluée par Bercy à 8Mds€.

Par ailleurs, tout en écartant l’idée d’instaurer une taxation des plus gros patrimoines au travers d’une taxe Zucman ou d’un retour de l’ISF, le Premier ministre se proposer «d’abaisser le train de vie de l’Etat de 6Mds€ en 2026».