La durée de retraite sans incapacité en hausse malgré les réformes

Publié le 12 septembre 2022


Entre 2010 et 2019, la durée de retraite passée sans incapacité a eu tendance à augmenter, en dépit des réformes de 2010 et 2014 tendant à reporter l’âge de départ en retraite, selon une étude mise en ligne, le 11 septembre 2022, par Patrick Aubert, économiste et statisticien de l’Institut des politiques publiques.

Parmi les craintes récurrentes que suscite un éventuel report des âges de départ en retraite, figurent celle de perdre des bonnes années de vie sans incapacité, sachant qu’en 2018, 58% de la durée de retraite était en moyenne passée sans incapacité, 24% avec des limitations légères et 19% avec de fortes limitations. Or, l’étude montre que si le report de 60 à 62 ans s’est effectivement traduit entre 2010 et 2016 par une réduction de l’espérance de durée totale de retraite, compte tenu de son rythme rapide de montée en charge, l’espérance de durée de retraite sans incapacité a, au contraire, eu tendance à augmenter durant cette période, du fait d’une baisse encore plus rapide des incapacités. Pour obtenir la même espérance de vie sans incapacité qu’à 60 ans en 2010, il faut désormais atteindre 63,3 ans en 2020. A cet égard, les femmes sont avantagées dans la mesure où quel que soit l’âge, il y a toujours davantage de femmes en vie et sans incapacité qu’il n’y a d’hommes. Plus précisément, une femme de 65 ans pouvait, en 2020, espérer vivre 12,1 ans sans incapacité et 18,1 ans sans incapacité sévère contre respectivement 10,6 et 15,7 ans pour les hommes, selon l’étude de la Drees publiée en novembre 2021. Cette espérance de vie sans incapacité à 65 ans est supérieure de 5 mois à la moyenne européenne.