Smic: les experts plaident pour une revalorisation automatique calée sur l’évolution des minima de branche

Publié le 01 décembre 2022


Le groupe d’experts, présidé par l’économiste Gilbert Cette, a remis, le 30 novembre 2022 au gouvernement et aux partenaires sociaux, son rapport annuel sur l’évolution du Smic.

Comme chaque année et, a fortiori cette année durant laquelle le Smic a déjà augmenté de 5,62% depuis le 1er janvier 2022 (lire KPS du 1er août 2022), le groupe d’experts préconise de ne donner aucun coup de pouce au salaire minimum cette année. «La revalorisation probable du 1er janvier 2023, lié aux mécanismes de revalorisation automatique, protégera le pouvoir d’achat des salariés au Smic face à la hausse de l’indice des prix», estime le rapport. Selon les calculs de ces experts, la hausse tournerait en effet autour de 1,8% au 1er janvier prochain. 

Ce contexte rend encore plus indispensable «la révision des règles de revalorisation du Smic», estiment-ils en avançant 3 pistes de réforme. La plus novatrice consiste à indexer automatiquement le Smic non pas sur l’inflation mais sur la moyenne des évolutions des minimas salariaux d’un panel de branches représentatives, comme c’est déjà le cas aux Pays-Bas et en Allemagne. Cette préconisation présente l’avantage de «renforcer le rôle de la négociation collective», plaident-ils, et d’inciter «les partenaires sociaux à se saisir pleinement, à l’avenir, de la dynamique des bas salaires». De plus, cela permettrait de « responsabiliser fortement les acteurs» des branches.

La seconde piste, déjà formulée par le passé, vise à éviter que le Smic n’augmente plus fortement que le salaire horaire de base des ouvriers et des employés, comme c’est actuellement le cas. La troisième, non consensuelle au sein du groupe, consiste en «l’abandon de tout ou partie des clauses de revalorisation automatique», ce qui tendrait à «conférer aux pouvoirs publics une responsabilité accrue en matière de fixation du Smic et d’articulation de l’évolution (de ce dernier) avec celles du marché du travail», observe le rapport.