A l’occasion de son discours de politique générale prononcé, le 1er octobre à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé le relèvement de 2% du montant du SMIC dès le 1er novembre 2024, «en anticipation de la date du 1er janvier 2025.
Concrètement, cette annonce qui nécessite encore l’adoption d’un décret, porterait le smic mensuel brut de 1766,92€ à 1802€. Cette augmentation ne constitue pas un coup de pouce pour autant dans la mesure où elle correspond peu ou prou à la hausse qui était attendue au 1er janvier, compte tenu de l’évolution de l’inflation. Pour mémoire, le dernier relèvement du salaire minimum (+1,13%) remontait au 1er janvier 2024 (lire KPS du 21 décembre 2023).
Par ailleurs, le Premier ministre a maintenu la pression sur les branches professionnelles dont les minima sont encore inférieures au SMIC. «Cela n’est pas acceptable et cela devra faire l’objet de négociations rapides, l’Etat y veillera», a souligné Michel Barnier. Sur les 171 branches suivies, 146, soit 85 % d'entre elles, ont conclu un accord ou émis une recommandation patronale prévoyant un premier coefficient supérieur ou égal au SMIC, selon le ministère du Travail, cité dans Les Echos du 2 octobre 2024. Les autres, au nombre de 25 soit 15 %, affichent au moins un coefficient en dessous.
Enfin, le Premier ministre a confirmé vouloir «revoir» le dispositif d’allègement de charges qui freine la hausse des salaires au niveau du SMIC. Dans cette perspective, sa prédécesseure à l’Hôtel Matignon, Elisabeth Borne, avait demandé aux experts Antoine Bozio et Etienne Wasmer leurs préconisations pour aménager le dispositif de façon à rendre les augmentations de salaire moins coûteuses pour les entreprises (lire KPS du 31 janvier 2024). Dans l’attente de la remise officielle à Michel Barnier de leurs propositions, ces derniers avaient publié, le 7 mai 2024, un document d’étape pointant les effets de seuil conduisant à ce qu’augmenter de 100€ le revenu d’un salarié gagnant 2000€ coûte en réalité 500€ à son entreprise.