L’UNOCAM et le CTIP dénoncent un PLFSS pour 2026 qui pèsera sur les assurés et les entreprises

Publié le 22 octobre 2025


L’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire (UNOCAM) a rendu, le 21 octobre 2025, un avis unanimement défavorable sur le contenu du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 (lire KPS du 14 octobre 2025).

Dans sa délibération, l’UNOCAM dénonce «l’absence de réponse au redressement durable des comptes sociaux» dans la mesure où l’amélioration promise en 2025 et 2026 s’effectue « au prix de mesures de rendement immédiat (taxe, gel des prestations, franchises » et «d’un nouveau relèvement du plafond de trésorerie de l’ACOSS» de 65Mds€ à 83Mds€, soit «un niveau jamais atteint» dans l’histoire de la Sécurité sociale.

En outre, ce PLFSS se fonde, selon l'UNOCAM, sur un «ONDAM peu crédible et totalement déconnecté des besoins de financement liés au vieillissement, aux maladies chroniques », en matière de dépenses d’assurance maladie. Quant aux 7,1Mds€ d’économies annoncées, « une très large part reposera sur les assurés et les entreprises», met en garde l’UNOCAM en dénonçant la hausse des franchises et participations forfaitaires (pour près de 3Mds€) et la mise à contribution des OCAM sous forme de taxe et de transferts de charges (1,4Mds€).

S’agissant du projet de taxation des complémentaires, l’UNOCAM dénonce l’absence de «justification cohérente si ce n’est la volonté de «bouclage » du budget ». Cette mise à contribution témoigne «d’une vision dépassée des relations AMO-AMC dans laquelle les OCAM ne sont que des variables d’ajustement d’un système sous tension », fustige encore l’UNOCAM. Cette dernière regrette aussi «les mesures de transfert annoncées dans le champ hospitalier pour plus de 400M€ en 2026, sans aucune réflexion ni étude d’impact préalable» de nature à «fragiliser les OCAM» dont «les équilibres techniques et prudentiels sont fragiles».

Tout en saluant la création «d’un parcours d’accompagnement des patients pré-ALD cofinancé par l’Assurance maladie et les complémentaires», l’UNOCAM restera vigilante sur sa définition, le calibrage du dispositif ainsi que sur son articulation avec le dispositif des affections de longue durée (ALD). Toute révision du périmètre de prise en charge de ce dispositif appelle «un véritable débat public éclairé, une expertise approfondie de la HAS et une réelle concertation avec les OCAM», souligne-t-elle.

De son côté, le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) a dénoncé, dans un communiqué de presse publié la veille, «le double coup porté par le PLFSS pour 2026, au pouvoir d’achat des salariés et à la compétitivité des entreprises».

Le CTIP «s’oppose à la taxe exceptionnelle de 2,05%» que «rien ne justifie et surtout pas les évolutions prétendument excessives des tarifs» sachant que ces derniers «reflètent l’évolution des dépenses de santé ». «cessent de progresser du fait d’une organisation structurellement inadaptée de notre système de soins. Ces augmentations sont également la conséquence des transferts de charges multiples de l’Assurance Maladie Obligatoire vers les complémentaires effectués ces dernières années », insiste encore le CTIP qui regrette les nouvelles charges imposées aux complémentaires santé, telles que le transfert « non documenté »  de 400M€ sur le champ hospitalier ou encore «l’appel à la révision des entrées et des sorties d’ALD ». Le CTIP «s’interroge aussi sur le sens à donner à l’annonce d’une révision du contrat responsable ».

Enfin, le conseil d’administration paritaire du CTIP appelle à «une grande vigilance sur les conséquences indirectes des mesures sur les arrêts de travail ». Il souhaite notamment qu’une étude d’impact soit menée sur le nombre de consultations médicales supplémentaires qui sera engendré par la limitation de la durée de prescription des arrêts maladie.