L’assurance maladie a annoncé, le 19 mai 2022, le lancement de la version application mobile de Mon Espace santé. Lancé en février, ce nouveau portail est destiné à abriter les dossiers médicaux individualisés des 68 millions d’assurés affiliés à l’assurance maladie (mineurs compris) et ce, quel que soit leur régime obligatoire (salarié, indépendant ou agricole).
Faisant figure de carnet de santé numérique, ce service est ainsi accessible via l’App Store et le Google Play store.
Géré par l’assurance maladie et la Délégation interministérielle du numérique en santé, ce nouveau service doit permettre aux patients de rassembler et de stocker, en toute confidentialité, leurs données administratives et de santé ainsi que tous les documents utiles à la prévention et à la coordination des soins reçus: résultats d’examens, compte-rendu d’hospitalisation… Les personnes pourront compléter, si elles le souhaitent, ces informations grâce au questionnaire santé proposé, accéder à leurs ordonnances en les prenant en photo. Ils pourront surtout partager toutes ces informations facilement, via une messagerie sécurisée, avec tous les professionnels de santé participant à leur suivi médical : médecins libéraux, paramédicaux et praticiens hospitaliers. En termes d’innovation, «Mon espace santé se compare à la création de la Carte vitale ou à la mise en place du prélèvement à la source», s’était félicité l’ancien ministre de la Santé, Olivier Véran lors de son lancement en février. L’outil a aussi vocation à éviter les pertes de temps du côté des professionnels de santé mais aussi la redondance des examens médicaux, tout en facilitant le suivi des patients atteints de maladies chroniques.
Pour activer leur espace personnel, les assurés on reçu, en février par email ou par courrier, un code confidentiel, valable 6 semaines à partir de la date d’envoi. Les parents ont ainsi pu activer les espaces de leurs enfants qui leur sont rattachés.
Au-delà de ce délai et en l’absence de réaction de la part des assurés, l’espace a été automatiquement créé par défaut par l’assurance maladie, chaque assuré conservant, à tout moment, la possibilité de s’opposer à sa création, de demander sa fermeture et de gérer les autorisations d’accès aux professionnels de santé.
Ce carnet de santé a également vocation à s’enrichir, courant 2022, d’un agenda pour prendre un rendez-vous médical et recenser les dates de rappel de vaccination ou des examens périodiques à réaliser par exemple. Il abritera aussi un catalogue d’outils et de services numériques de santé référencés par les pouvoirs publics et dédiés à la prévention, la téléconsultation ou encore au suivi des malades chroniques.
Ce carnet de santé numérique constitue l’une des grandes avancées de la loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé (lire KPS du 24 août 2021). D’ici la fin 2023, quelque 250 millions de documents devraient être téléchargés chaque année sur la plateforme, escompte la Caisse nationale d’assurance maladie.