MonParcoursPsy : un bilan décevant et insuffisant pour répondre aux besoins

Publié le 08 juin 2023


Alors que les souffrances psychiques sont devenues le premier poste de dépenses de l’assurance maladie, le dispositif MonParcoursPsy lancé au printemps 2022 n’a pas permis de répondre aux besoins de prise en charge en santé mentale, selon le rapport d’information mis en ligne, le 7 juin 2023, par l’Assemblée nationale dans le cadre du Printemps social de l’évaluation.

Un an après son lancement (lire KPS du 24 mars 2022), seuls 3000 (13%) des 23000 cliniciens libéraux ont adhéré au dispositif, confirmant les fortes critiques émises par la quasi-totalité des organisations représentant la profession.  «Le dispositif n’est pas suffisamment attractif financièrement pour les psychologues et ne rend pas compte des différences de pratiques entre professionnels», constatent les rapporteurs. La condition d’un adressage obligé par le médecin traitant constitue un frein supplémentaire à la consultation d’un psychologue, relèvent-ils aussi.

Si 90000 patients (dont 71% de femmes et 10% de personnes précaires) en ont bénéficié en moyenne durant 4 séances (lire KPS du 7 mars 2023), «la plupart des patients ont soit mis fin au suivi au bout d’une à 2 séances, soit sont allées au bout des 8 séances autorisées», pointe le rapport. Ce qui « interroge sur le plafond de séances prises en charge». Mais les psychologues constatent aussi un manque d’adhésion des patients au dispositif, comme en témoigne la proportion d’annulation de rendez-vous à la dernière minute. En outre, «les critères d’éligibilité des patients sont inopérants et inadaptés», ajoute encore le rapport.

Face à cette « insatisfaction générale», les rapporteurs avancent 2 options :

  • Soit consolider le dispositif en supprimant le plafond de 8 séances qui constitue « un non-sens » pour de nombreux psychologues et en réhaussant de 50 à 70€ la tarification des séances «pour tendre vers le prix moyen d’une consultation de psychologue».
  • Soit supprimer le dispositif et redéployer les moyens qui y étaient affectés vers les services publics de soins psychiques et psychiatriques, dans la mesure où «le dispositif rate sa cible principale».