Pour entériner la suspension de la réforme des retraites de 2023 annoncée, le 14 octobre 2025 par le Premier ministre à l’Assemblée nationale (lire KPS du 15 octobre 2025), le conseil des ministres devait adopter, le 23octobre 2025, « une lettre rectificative au PLFSS pour 2026 » précisant notamment les modalités de financement.
Selon les termes de cette lettre que Les Echos ont pu consulter, le surcoût lié au gel à 62 ans et 9 mois combiné à celui de l’allongement de la durée d’assurance à 170 trimestres pour la génération née en 1964, est évalué à 100M€ en 2026 et 1,4Md€ en 2027. Pour compenser cette dépense supplémentaire, le gouvernement propose d’alourdir, de 0,2 point en 2026, la contribution exceptionnelle de 2,05% qu’il s’apprêtait à imposer aux assureurs maladie complémentaire (lire KPS du 14 octobre 2025). Et ce alors même que ces derniers contestaient déjà vigoureusement le bien-fondé de cette ponction, comme en témoigne l’avis de l’UNOCAM et la position du CTIP émis cette semaine (lire KPS du 22 octobre 2025).
Pour compenser le manque-à-gagner sur 2027, la lettre rectificative au PLFSS prévoit aussi d’alourdir la sous-indexation des pensions prévue de 0,4% pour la porter à 0,9%. Quitte à rogner davantage le pouvoir d’achat de ces derniers.